Esperanza page 4, livre II, et fin

CHAPITRE 25

Le rassemblement

 

Ce soir la lune, ronde, insolente, veille Olivia, toujours couchée dans l’ombre de la dune.

Une silhouette, grande et élancée, la ramasse soudain, et la hisse sur le dos du chameau, puis se met à marcher, suivie par l’animal.

Du sommet de la dune d’où elle avait glissé, Olivia aperçoit une grande barrière rocheuse, éclairée par la lune. Et cet enclos de pierre semble tourner sans fin.

à première vue il n’y a pas d’entrée.

La jeune fille se tord le cou pour en voir le sommet pendant qu’ils la contournent.

Elle se retrouve plus tard dans un immense tunnel, éclairé par des torches ; elle regarde le dos nu d’un Homme qui marche devant, puis sa tête engourdie retombe lourdement.    

 

Ses yeux la picotent au réveil. Elle sent l’odeur du bois brûlé, perçoit un crépitement, puis se tourne finalement face à un vrai brasier.

Les flammes chancellent et dansent, bleutées, rouges, orangées, paradant sous le ciel.

Elles paraissent s’accrocher, comme le lierre, pour s’élever.

Olivia se redresse, et aperçoit des Hommes sous de fines couvertures.

Puis tremble soudain dans sa surprise de voir son rêve réalisé, car l’éclat de la lune et les émois du feu, lui dévoilent des milliers, des millions, des milliards d’animaux de toutes les espèces, couchés en harmonie auprès de leurs ennemis.

Les clans n’existent plus, des lions veillent des gazelles.

Errant dans le silence de cette foule atypique, elle cherche Argul, les yeux brouillés de larmes :

*Qui es-tu, Relatif, pour m’offrir ce spectacle ? C’est bien possible ? Je rêve ?

*Non, tu ne rêves pas. Tu peux les admirer, et même pleurer de joie, car tes peurs vont couler. 

Et comme elle songe cela, elle verse des flots de peurs qui s’élèvent dans le ciel, crépitent dans les étoiles, et ça lui fait du bien.

Allégée de la brume en prison sur son cœur, elle sent bien mieux les choses. Et s’endort doucement quand la fatigue la prend, bercée d’avoir compté les étoiles filantes.

Elle dort bien mieux qu’avant, car plus profondément.

 

Elle se fige, au réveil, devant tous les regards arrêtés sur le sien.

Les animaux s’éloignent après l’avoir flairée, et pour la première fois elle veut comprendre pourquoi. 

Dans l’attente d’une réponse souvent longue à venir, elle caresse leur bonne tête, puis sourit à cette gloire obtenue malgré elle.

Elle leur chante des chansons, le ventre vide, mais le cœur plein.     

Et le cortège persiste, quand elle recherche Argul en vain.

Les animaux s’éloignent ensuite dans la plaine, et s’allongent. 

Olivia est touchée en voyant les Humains revenir de la chasse que je leur ai donnée, le corps nu, rudoyé par les saisons passées.

Elle admire leur talent, leurs demandes exaucées, du simple fait de croire en la source, et en ce qu’ils voudraient.

Moi je peux tout donner, si ils l’ont demandé.

Peu importe qui je suis, je réponds aux désirs, écoutant les pensées ou les mots envoyés ; j’entends, je sais, et fais ce que l’on veut de moi.

Et ces Hommes l’ont compris : enfer ou paradis, ce que l’on veut de moi le devient illico. Ils bannissent donc l’enfer, et vivent de paradis, quand je nourris leurs rêves.

Ils invoquent leur repas, et moi j’envoie des êtres sur leur chemin en sacrifice pour les nourrir.

Olivia reste avec ces Hommes, et savoure leur silence.

Soudain l’un d’eux lit ses pensées sans la moindre surprise de la voir habillée et cachée dans un coin de ce pré :         

*Qu’est-ce qu’il t’arrive ? Tu es troublée, songe-t-il en souriant.

*J’ai peur, pense-t-elle seulement, le corps recroquevillé.

*Tu verras que ce n’est rien en nous suivant demain. Il la prend par la main. Elle se laisse entraîner au milieu des humains.

*Mais enfin pourquoi faire ? ! Qu’est-ce que je dois savoir ? Et pourquoi suis-je ici ? ! songe-t-elle affolée. Je n’en peux plus d’attendre et de ne pas comprendre ! Pourquoi ces animaux me reniflent sans fin. Je sens donc si mauvais ?! Je devrais prendre un bain ! ! Réponds-moi, s’il te plaît !  

Il désigne la plaine et le troupeau immense.

*Mais tu n’as rien à craindre. Les animaux te sentent pour reconnaître en toi celle qu’ils devaient chercher. Celle qui doit les guider jusqu’à l’arbre de vie. Tu as été choisie en tant qu’intermédiaire entre l’Homme, la nature et toutes ces créatures. Tu nous suivras ainsi pour ressentir sa force, la ramener avec toi, et témoigner de ça. Mais n’en demande pas plus, pense-t-il en s’éloignant, Tu sauras simplement que tu es protégée, rien n’est plus important, ou primordial que ça. Alors crois, c’est un fait. La vie ne sait jamais ce qu’on va demander, elle sait seulement les choses qu’elle pourra nous donner.

Elle sourit tendrement à cette dernière pensée.

*Et c’est sans doute pour ça que le reste du temps, elle nous assomme toujours avec des tu sauras ! 

Un rire complice s’élève alors, et un profond silence envahit Olivia, qui sonde un écho lointain.

Il était toujours là, mais rarement écouté :

*Tu es bien protégée. Et tu sauras enfin l’importance de ta vie. Ne dénigre jamais l‘héroïne que tu es, avant la fin du film. Ecoute, je te protège, et je t’aide à grandir en toute sécurité, et cela même dans le danger. 

A ces mots, elle s’assoit, et regarde les Humains s’affairer avec joie dans leur spécialité. Ils brillent de leur apport, essentiel pour les autres.

Elle voudrait tant leur ressembler.

Oui, elle le voudrait tant :

* Olivia, relâche ta volonté ou tu n’entendras plus ce que dit la nature, songe une femme à côté. Il faut juste essayer d’entendre afin d’agir en cohérence. Et il est possible d’agir sans volonté, ça s’appelle faire, tout simplement. Ça s’appelle faire, mais toujours à l’écoute, en phase avec l’environnement. C’est faire, être disponible. Tu sauras, Olivia. 

La jeune fille brille soudain du silence qui se pose, souriant à la femme qui vient de lui penser. Puis elle l’aide simplement pour leur faire à manger, seulement parce qu’elle le veut, que ça lui fait plaisir. 

 


CHAPITRE 26

Le départ

 

La brume et le froid frappent la foule au réveil. Ils surprennent Olivia, puis s’effacent pas à pas.

Les Hommes se mettent en cercle, et invoquent sereinement leur repas de midi, et aussi de la pluie pour cet après-midi.

Pendant ce temps, Olivia persiste dans la foule pour retrouver Argul.

Elle se fige subitement de les voir s’amasser à l’aube du grand départ, et se suivre en silence vers une petite forêt, alors qu’elle reste là, perdue, déboussolée.

Elle attend l’animal qui devrait l’escorter :

*Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce que je fais ? ! Songe-t-elle effarouchée.

Quand une voix sèche répond :

*Suis-moi ! elle frissonne tout de bon..

Olivia l’avait vu sans vouloir espérer qu’il attendait pour elle : un bison blanc immense la dévisage serein.

Immobile face à elle, il nargue effrontément ceux qui doivent l’éviter.

Elle le fixe, affolée quand il tranche la foule en quelques enjambées et se plante à ses pieds.

Il se couche, et déroule sa toison pour lui servir d’échelle.  Elle s’y accroche lentement, se hisse, en haletant.

Elle enlace l’encolure en manquant de tomber, quand il se lève soudain, rectifie l’équilibre, balancée comme une flamme, et saisit la toison qu’elle enroule sur ses mains.

Le bison se secoue, avant de suivre la route dessinée par les autres.

Olivia est ravie, posée sur ce support, la tête dans les étoiles, disparues depuis peu.

Ils traversent une forêt où des singes se balancent, excités par le jour qui perce plusieurs points de la mer verdoyante.

La jeune fille serre les jambes, car le bison va vite, et les branches fouettent et vibrent. Les lianes envahissantes s’enroulent même sur les troncs.

A leur passage une foule d’oiseaux s’enfuit, vers les cimes frémissantes.

 

Au loin, la foule se presse vers la barrière rocheuse dans un discret tumulte, et disparaît ensuite dans un tunnel étroit.

Et la jeune fille prend peur, car le bison, trop grand, ne passera jamais.

Soudain elle ne pense plus, et tremble de haut en bas, car le bison avance sans une hésitation.

Les plus grands animaux contournent le tunnel, et s’éloignent rapidement vers un genre de cul de sac.

Ils empruntent un sentier caché par une saillie de la barrière rocheuse.

Olivia se raccroche à la toison laiteuse, serre à nouveau les jambes avec le corps crispé.

Elle est prise d’un haut le cœur, quand l’animal les hisse sur la crête incertaine en quelques enjambées.    

Dans sa peur de tomber, elle ferme alors les yeux et oublie tous ses rêves.

Mais le bison avance, toujours imperturbable, il reste agile et droit.

Il freine seulement pour s’orienter, voyant que la crête s’est dédoublée, puis reprend sa marche, le pied sûr.

Olivia pense au jeune homme pour se réconforter, toujours sûre qu’il l’attend ou viendra la chercher.

Elle se penche en arrière, serre les fesses et les jambes, quand le bison dévale une butte, jusqu’à la plaine dorée par l’eau de la rosée.

Et le silence tombe à pic.

 

Au loin, les animaux et tous les Hommes nus s’avancent d’un même pas dans la plaine étendue. 

Olivia respire mieux, elle regarde en arrière, et sourit de l’épreuve qu’elle vient de traverser.

Pendant quelle se rassure à l’écart du danger le bison ralentit ; il arrache une bouchée d’herbe verte et grasse, souffle fort un moment, avant de repartir.

Quand Olivia admire le sillon de la foule devant eux.

L’horizon se défriche peu à peu sous leurs yeux, les arbres réclament de l’eau.

Plus loin encore, la vase envahissante, se répand comme la mousse ou les tiges efflanquées des ronces interminables.

Des vagues Humaines et animales se déversent rapidement dans la plaine, en brisant le silence, pour s’unir au troupeau.

Les naseaux frémissant, l’écume fumant aux flancs, ils marchent en haletant, d’un élan volontaire.

Olivia peut sentir la chanson magnifique d’un mouvement unifié, comme l’énergie sublime qui l’aura inspirée.

Elle sourit du courage, qui déloge ses torpeurs, et l’aide à avancer.

La fatigue du voyage la pousse à se défaire de l’attache de la peur, pour la faire cheminer librement dans son cœur.

Elle se sent plus légère, et s’extasie de tout, en ne sachant plus rien. Elle redevient elle-même pour la toute première fois. Pleinement là, sans attache avec rien, ni personne, elle peut aimer tout le monde, s’enrichir de chacun.

Comme elle n’attend plus rien, elle n’est jamais déçue, et se réjouit de tout.

Elle se laisse exister, sauf dans sa certitude que l’horizon lointain lui promettra quelqu’un.

La foudre annonce la pluie.

Secouée de lourds frissons, Olivia songe à la maison, à sa mère et son père, pour se réconforter.

Quand l’averse tombe enfin pour rafraîchir les êtres, elle attend que ça passe, la tête vide de pensées.

Frappée soudain par d’autres :

*Alors voilà les songes de l’Homme dans la nature ? Décidément, il ne pense qu’à sa poire, mais comme nous, finalement ! Et dire qu’il peut s’enfuir de sa sphère personnelle, pour des plaisirs sublimes, infiniment plus grands ! Quand nous nous contentons de vivre pour nos familles. S’il ne prend pas sa chance, je vais la prendre pour lui. 

Un lion s’efface soudain de la vue d’Olivia, s’éloignant dans sa honte d’avoir songé cela.

 

Quand l’averse se tait, les lumières du couchant font naître un arc en ciel.

La foule pénètre alors dans une grande oasis où se dressent des palmiers et des arbres fruitiers : une pointe de paradis au milieu de la plaine, sèche et déshydratée.

Des champs couvrent la terre de leurs cultures sauvages ; et le vent roule sans fin dans les nombreux feuillages, frémissants de plaisir.

L’eau clapote dans les coins, les cailloux massent les pieds que l’herbe a chatouillés.

Des perroquets sautillent allègrement d’un pied sur l’autre, en exhibant leurs couleurs vives ; et des singes, excités, voguent dans les arbres géants avec des cris stridents.

Olivia leur sourit, puis va tremper ses pieds dans l’eau d’un ruisselet qui s’écoule joyeusement.

Elle laisse faire les remous, laisse sa tête se vider, et veut soudain rester.

Elle va manger avec les autres, servie sans demander, avant de se poser contre un arbre isolé.

Les Hommes se divertissent autour d’un feu immense, comme elle dort dans le froid.               

Elle somnole un moment, se réveille en sursaut.

Et se berce à nouveau, mesurant le silence entre les ululements des chouettes effraies qui passent.

Quand la voix sèche surgit :

*Qu’est-ce que tu comptes, humain ?

Elle se retourne enfin et devine les yeux sombres du bison au lointain.

*Les silences… je m’endors, songe-t-elle en hésitant, d’une voix ensommeillée.

*Pourquoi donc si peu d’Hommes ? Se croient-ils supérieurs ?

*Je ne sais pas. Je suis là.

*Dis aux autres Humains, quand tu les reverras, qu’ils doivent venir aussi. La nature les appelle, mais ils ne l’écoutent pas.

*Je le sais ; et m’en veux.

*Et tu t’en veux de quoi ? Ce que l’on n’a pas fait, peut toujours l’être après. Il n’est jamais trop tard, tout est encore possible. Et le temps sert à ça, à faire ce qui ne l’est pas. 

Le silence tombe alors sur ces dernières pensées, et berce notre Olivia dans un souffle d’espoir.             

  

CHAPITRE 27

La forêt de vie

 

Un Homme était assis sur un croissant de lune, se déclarant sans fin à celle qui l’animait.

Dans son cœur et son sein, il brûlait en secret pour l’étoile de sa vie :

- Cet amour absolu me ronge à l’infini. Tu es l’étoile de ma vie, la flamme qui éclaire mes nuits.

Je m’endors sur tes branches, et m’éveille dans tes bras. Tu luis plus fort, la nuit, dans mon cœur attendri. Tu t’éteins le matin, des flots de scintillantes, mais tu vis sournoisement cachée, lumière fuyante, que ravive mon esprit. Je t’aime à l’infini. J’ai peur de t’effrayer, de stupidement te perdre à me trop déclarer, mais certains disent enfin que l’étoile brille toujours, même le jour, même la fin, étincelle de velours. Alors je ne sais plus, et j’attends, emmuré, d’un silence, oppressé.

J’attends l’étoile filante qui se détache du ciel, et m’emporte avec elle dans la douce tangente. Même si cette attente doit toujours me guider, et que pour ça, jamais, une autre enfin, de moi, ne pourra être aimée.   

 

Olivia s’éveille abasourdie et elle essuie ses larmes, frappée par la beauté du ressenti, et par la poésie qui vient de la traverser.

Elle frotte ensuite ses yeux, troublée de ne pas trouver le bison à ses côtés :

*Pourquoi m’a-t-il laissée ? Songe-t-elle, embarrassée.

Quand les monts arrondis, accouchent du soleil rouge, intimidé au loin, elle se réjouit soudain devant cette naissance, déroulée sans un cri :

*Après tout, mon repère, c’est un autre animal, conclu-t-elle finalement.  

Le silence disparaît avec le frémissement de la foule au réveil. Chacun se ravitaille. Tous les Humains invoquent  et seront exaucés.

Et la masse se mélange. Certains broutent pour attendre que les autres soient prêts.

L’avancée se déploie finalement dans la plaine, et Olivia lui cède en bon petit soldat.

 Lassée de rechercher son nouveau guide en vain, elle guette l’arbre de vie dans tout ce qu’elle distingue de la masse animale mouvante et colossale.

Le cortège file toujours, en arrosant la plaine d’une houle de nuages, semblable à la fumée, qui cache la vérité.    

 

Ils s’approchent d’une falaise, et s’introduisent dans un  couloir étroit qu’Olivia ne voit pas.

Mais elle tremble soudain car la paroi d’un côté s’ouvre sur un ravin quand le passage s’étrangle de l’autre.

Pourtant la foule s’écoule paisiblement, sans bousculade, comme l’eau dans le courant, entre mur et abîme.

Elle accélère quand il le faut, freine ou s’arrête dans les endroits critiques. Et Olivia, ébahie, participe au miracle de la voir slalomer entre de vraies crevasses en toute sérénité.

La foule sort victorieuse sur un large plateau, qui domine une vallée aux traits labyrinthiques.

Olivia souffle alors, comme certains la dépassent et gagnent le dédale par l’accès d’un sentier.

D’autres, bien au contraire, franchissent les lignes de terre, formant le labyrinthe, visible devant eux.

Mais la jeune fille redoute de se perdre dedans ou d’y tomber d’en haut.

Soudain, elle ne pense plus, frappée par la beauté des figures impeccables, des lignes serpentines, creusées dans la terre meuble.     

Deux cochons l’apostrophent d’un regard décidé, et se lancent sur les lignes. Alors elle les poursuit, bondissant avec peine de muret en muret, gardant son équilibre sans regarder en bas, ni ralentir son pas.

Elle joue à une marelle dont le ciel et la terre ne paraissent faire qu’un sur le terrain cendré. 

Les cochons passent d’un bond, un passage trop étroit, et l’abandonnent là, du fait qu’elle n’ose pas.

Elle souffle désespérée :

*Vous me laissez, sales cochons ?!!  Puis se laisse glisser, accroupie sur le sol.

Enroulant ses bras maigres autour de ses genoux, elle sanglote doucement, dans sa peur d’échouer :     

*Pitié, mon Relatif, ne me laisse pas ! Je dirai mon histoire un jour. Je sais que j’écrirai sur toi, mais ne m’abandonne pas ! J’ai peur, et j’ai si froid ! Tu ne me réponds pas ? Pourquoi laisses-tu toujours ceux qui ont le plus besoin de toi ? !

*Ce n’est pas vrai, écoute. Tu entends cette voix, tu la sens à l’intérieur de toi ? Et bien c’est moi. Je suis cette part de toi que tu renies souvent. Mais rien ne peut m’arrêter, et je te souffle en rêve ce que tu n’acceptes pas. Je te le souffle enfin, pour mieux être écouté.

*Je suis seule et désespérée ! Pourquoi m’abandonner ? !

*Hé, ho, je suis là ! Écoute-moi, et surtout, crois en moi, car la foi ou l’espoir uniquement, me permet de parler avec toi. Si cette force nous lie, nous pouvons tout par elle. Mais j’ai besoin de ça, de ce pont, arc-en-ciel entre le monde concret et le monde spirituel, pour parler avec toi, si tu veux m’écouter. Mais je ne te force pas. Tu peux bien croire en ce que tu veux, seulement, je ne peux rien faire pour toi, tant que ce lien n’existe pas ! 

Olivia s’assoupit.

Le vent siffle soudain dans l’élan d’une liane ; deux grand bras, habillés de longs poils bruns, dorés, l’attrapent pour la porter. L’un des bras serre sa taille, et l’autre tient les lianes, empoignées une à une.

Olivia est sonnée par le doux balancement.

              

Elle s’éveille lentement dans un lit de feuillages et de plumes chaudes et douces, s’étire avec mollesse, et contemple l’abri.

Découvrant des victuailles tapies au pied du nid, elle va les engloutir, et se reprend soudain quand son ventre apaisé ne hurle plus la faim.

Elle ne veut pas voler, pourtant c’est déjà fait.

Elle se lève gracieusement ; tout lui paraît léger ; elle se sent comme chez elle.

Ses peurs ont disparu, et la forêt l’appelle.

Elle se rue vers la porte, creusée dans le grand tronc qui lui sert de maison, mais se retient à temps à la paroi boisée, soudain prise d’un haut le cœur et d’une bouffée de chaleur.

Le sol est ridicule en bas, et tous les animaux sont des points minuscules, tellement petits qu’ils sont presque effacés.

Olivia reste paralysée, puis reprend ses esprits, le cœur tambourinant.

Elle déglutit enfin, et recule prudemment, grognant dans sa colère d’être si tête en l’air. 

 

Un doux chuintement court dans le vent : le singe s’impose à ce moment. Il arrive, il la prend, s’élance de liane en liane, en l’emportant.

Olivia ferme les yeux, avant d’être posée sur la berge d’un étang à la couleur verdâtre. Et vlan !

Le rêve cède la place à une soudaine réalité.

Elle le sait, et le sent, elle devra traverser :

*Traverse sans crainte, nous te retiendrons, entend-elle résonner, Va, n’aie pas peur ! 

Elle marche sur un support enfermé sous les eaux.

Et se prend à rêver, l’âme et le cœur léger, à la fois fière et forte d’être portée de la sorte :     

*Je suis sage ou prophète ! Qui l’aurait deviné ?! Donnez-moi des aveugles ou des morts à sauver !

Une fois de l’autre côté, elle découvre ceux qui l’ont aidée, dès leur sortie des flots : ce sont des crocodiles bien rangés à la file.

La surprise passée, Olivia ne pense plus, et se laisse guider à travers la forêt.  

Ils avancent lentement dans le calme apparent de cette jungle étendue : un lit de mousse borde la piste, les fleurs de lotus flottent paisiblement sur les eaux d’un marais, les oiseaux chantent gaiement.

Ils croisent parfois des troncs en travers du sentier. Les reptiles vont dessous, mais Olivia fatigue de se courber sans cesse.

Étourdie par la peur, elle se convainc au mieux que cette garde carnassière veut seulement la guider.   

 

Ils débouchent maintenant dans une grande clairière ronde où la foule animale semble épier le silence.

Olivia attend là.

Elle le regarde au centre, et marche soudain vers lui, posé sur un îlot, entouré d’un petit lac.

Ses racines abondantes sont larges comme un cheval ; son écorce rigide s’impose telle une armure. Son tronc est une maison. Il s’élève si haut, que ses branches griffues transpercent les nuages, pour chatouiller le ciel de leur plus beau feuillage. Sifflant, bruissant au gré du vent, et berçant les passants, fascinés à ses pieds, d’entendre palpiter la sève de ce géant.

Il a au moins mille ans.

Olivia marche encore, et s’agenouille lentement, avant de plonger ses mains dans l’eau pure du petit lac.

D’un geste suave et lent, elle boit, elle prend son temps. S’enivrant de la vie, de son image dans l’eau, qui lui fait un clin d’œil.

Aucun autre reflet, ni Hommes, ni animaux !

Elle se retourne alors, les voit, et leur sourit.

Elle perçoit l’indicible, capte la vérité en buvant dans ses flots.

Concrètement elle est seule, mais sa force, elle, est là ; toute celle qui l’habitait pour venir jusque là :

*Le vrai était masqué, comprend-elle, fascinée, Recouvert d’illusion, il rêve d’être trouvé au fin fond de notre être. 

La vie l’invite encore à déverser ses peurs.

Alors elle reste assise, et sanglote à tout rompre :            

*Je dois guider les miens vers cet arbre de vie, réalise-t-elle soudain.

Ses yeux pétillent de joie, c’est un mal pour un bien. 

Ils seront nus et beaux, comme ceux qui l’aident à se lever, et la soutiennent vers un lieu calme où elle pourra se reposer.

  

CHAPITRE 28

Nuit de festivité

 

Cette nuit, la lumière de la lune s‘amuse avec les ombres, avec celle d’Olivia à l’écart du troupeau.

La fille guette le jeune homme dans la lourdeur de ses paupières.

Elle se redresse lentement, comme il la fixe, serein de ses yeux bleus perçants.

Ils se reconnaissent là, dans le velours nocturne.

Olivia se soulève, et vient soudain vers lui sans émoi apparent. Savourant tour à tour le ballet des lucioles et l’éclat envoûtant des nombreux vers luisants.

Elle l’enlace tendrement, et il resserre l’étreinte. Ils restent là, heureux, dans les bras l’un de l’autre.

Puis ils jouent à cache-cache, se parlent avec les yeux, et quand ils ont tout dit, ils s’étendent contre un arbre, enlacés et comblés de s’être retrouvés.

Ils goûtent à chaque instant de ce tendre moment, quand le sommeil les prend.

 

 CHAPITRE 29 

Au matin

 

Les oiseaux chantent gaiement dans le jour qui se lève.

Les jeunes sont allongés, comblés et dénudés.

Enlacés dans la force que l’amour leur inspire, ils savourent ce moment, souriant à un Homme qui les veille en silence, debout à leur côté.

Ils devinent son attente, et se lèvent aussitôt pour le suivre en marchant vers une petite forêt.

Les arbres se plient vers eux, imperceptiblement, les roseaux sifflent et chantent comme ils avancent près d’eux à l’entrée d’un marais où l’Homme se tient déjà, un sourire malicieux dessiné sur les lèvres.

La nature les attend comme ils marchent en chantant.

Ils se taisent par moments, épient les animaux tapis sur les rochers : des lézards déguerpissent ou des caméléons se teignent à l’unisson de la couleur du sol qui doit dissimuler leur éclat d’origine, comme l’habit pour les Hommes, il est un faux-semblant, curieux détournement de ce qu’ils sont vraiment.

Ils savourent les atours de la nature autour, les parfums enivrants.

Les plantes et les rochers tapissent le paysage, de leurs couleurs sauvages, parfaitement maîtrisées, peintures improvisées.     

Jusqu’à ce qu’ils débouchent sur un petit plateau où un lac les attend. Un lac resplendissant aux flots bleus transparents comme ceux des Caraïbes.

Ceux que l’on rêve souvent sur les calendriers ou qu’on ne remarque plus à force de les regarder. Ils deviennent l’illusion d’un luxe inaccessible, mais qui nous suit toujours. Pour certains, c’est l’argent, pour d’autres, la liberté, pour d’autres encore, l’amour. Et c’est exactement ce qui tient Olivia par le bout de ses doigts.

Le temps s’écoule ainsi, mais elle frissonne soudain, sentant qu’elle devra traverser.

Serrant encore plus fort la main de son aimé, elle admire l’eau dorée, et avance derrière l’Homme d’un pas mal assuré.

L’amour l’élève enfin, et la porte aussitôt, la fait monter si haut qu’elle gagne une lumière, et parle avec les anges.

Elle ne craint plus la peur, jusqu’à voir l’Homme devant, soutenu par les flots.

Il marche dans une lumière, enveloppant tout son corps.     

Et Olivia comprend : cette lumière est la vie, mais c’est aussi la mort, selon qu’elle soit une source ou un aboutissement. 

La fille sourit alors dans cette bulle rassurante où des voix fortes et douces, gratifient son oreille de sons encourageants.

En même temps, pour elle-même, c’est étrange d’être là, pour vivre un événement auquel elle n’est pas prête. Du moins, c’est ce qu’elle croit.

Comment espérons-nous vivre un miracle un jour sans en être un nous-même ?

Comment espérons-nous devenir un miracle sans nous l’autoriser, par peur ou par décret ?

Cette force n’est pas gratuite, ni cette grandeur, innée. Il faut savoir chuter pour se relever plus fort, sentir toute la passion, le dégoût, le remord et tout recommencer dans un cycle infernal.

La vie purifiera ensuite notre passé avant de nous projeter vers un nouveau futur, en préservant l’acquit né de nos expériences.

Olivia comprend mieux le cycle de la vie en voguant vers ses flots.

Elle lève soudain le pied :

*N’aie pas peur, et avance, Souffle une voix lumineuse.

Elle marche ainsi sur l’eau, au comble de l’aisance, filant sur ce support, son amour à la main !

Des jeunes courent sur la berge, ils représentent l’espoir de l’avenir au lointain :

*Si je le peux, vous le pouvez ! Entend-elle résonner, Dis-le, c’est important, Insiste soudain la voix, cachée dans la lumière où elle se sent portée, Dis-le.

Alors elle le murmure, d’une voix mal assurée.

Puis comme ils n’entendent pas, elle le redit plus fort,  hurlant, époumonée :

- Si je le peux, vous le pouvez !!!

Les enfants s’arrêtent net dans leur course effrénée, ils se regardent pantois, et s’approchent d’Olivia qui les voit exaltés, s’avancer, et toucher l’eau turquoise du bout des pieds. Puis l’un d’eux croit, et va, il marche, l’air insouciant, sur les flots transparents, car l’imagination fait faire ce que l’on veut. Elle est, sans hésiter, la foi de ces enfants, qui suivent tous leur aîné, et l’escortent sans trembler, riant de cet exploit qui leur paraît normal.

Et les anges applaudissent, encouragent Olivia.

Ils la portent plus haut, plus vite, encore plus loin, comme pour la remercier d’avoir transmis la foi, l’espoir à ces gamins, assoiffés d’aventure.    

Le lac lui sourit de toute sa superbe, quand au milieu des flots une peur sournoise la prend :

*Je ne marche pas sur l’eau, Songe-t-elle, ce n’est pas vrai ! 

Alors elle plonge dedans, et ne se relève plus.

Son amoureux la hisse pour raviver l’espoir, ranimer le miracle, mais il glisse, lui aussi, dans le doute contagieux.

Plus tard, ils se poursuivent sur la berge, en riant, aussi nus que des vers. Nagent et se suivent jusqu’au couchant, avant de plaisanter, tendrement enlacés.

L’Homme les surveille toujours, lévitant sur les flots. 

Quand ils sont fatigués, les jeunes s’allongent enfin. Ils comptent les étoiles, et fredonnent timidement, les mains entrelacées.

Comme ils se sont trouvés, ils n’ont plus rien à perdre, ils se sentent même capables de diriger le monde vers son glorieux destin.

*Nous irons tous ensemble vers cet arbre de vie pour goûter à ses fruits, à l’amour infini, la foi inégalée qui éclaire, et permet de dépasser la peur, de nous abandonner à la beauté de la vie, si légère et si vraie !

Le sage, au loin, sourit.

 

 CHAPITRE 30

Les représentants de la nature

 

Le silence orne la plaine, tout semble reposé dans une étrange rigueur.

Les jeunes rentrent chez eux en se téléportant, aidés par la lumière qui les suit en chantant.

Ils planent, et touchent terre, l’un, sur le seuil d’Heartest, l’autre, au cœur du désert où habitent ses parents.

Les jours s’allongent avec plaisir, quand ils sondent le monde de chez eux, heureux d’envisager l’avenir glorieux qu’ils devinent devant eux.

Retrouvant leurs repères, ils apprécient la vie, après avoir brisé les murs qu’elle leur tendait, tapis les uns derrière les autres : des peurs à affronter pour pouvoir avancer.

Maintenant, ils savent qu’il faut se laisser porter, pleurer pour mieux soigner les plaies, et ouvrir l’horizon.

Ils savourent chaque minute, repèrent le moindre doute, avant de l’accepter pour le laisser aller.

Puis une fois soulagés, ils vont courir sur l’eau ou flâner dans les bois.  

 

Ils se donnent rendez-vous un jour sur la place d’Heartest pour aller exposer un projet aux aînés.

Ils s’éveillent en chantant au lever du soleil, et s’encouragent l’un l’autre avec fébrilité.

Olivia se rassure devant l’immense masure où ils vont pénétrer. C’est la délégation, semblable au pavillon où l’on passerait l’été. Ses atours sont modestes, vous l’aurez donc compris.

Olivia fixe le ciel coloré au lointain, et se laisse conduire par l’énergie sublime de l’amour dans sa main.

Ils gravissent les marches du palais de lumière, éclairé par les feux trépidants du soleil qui percent les nuages de leur éclat rosé.

Aux portes du palais, ils s’invitent hésitant à entrer le premier, politesse motivée par une peur inconnue.

Ils restent impressionnés dans un immense couloir éclairé tout le long par une grande baie vitrée. Ils patientent longtemps, plus sérieux que des papes.

Sans frémir une seconde à l’idée de décrire aux Soleils le rêve qu’ils viennent de traverser.

*Est-ce la réalité ? Se demandent-ils soudain, serrés l’un contre l’autre, Il ne faut pas douter. Il ne faut surtout pas, comme tout ce qu’on voudrait voir se réaliser. 

Quand on vient les chercher, une étrange symphonie se fait entendre au loin. Elle est celle de la vie qui les guide en chemin à travers un jardin autour d’un bâtiment commun à toute l’humanité.

Et leurs peurs s’évanouissent dans ce lieu de partage. Tout le monde peut vivre ici s’il en a envie, s’il veut se ressourcer au cœur du jardin zen, écouter la nature palpiter sur les chênes, devant cette maison où ils vont pénétrer.

C’est un dôme arrondi à l’éclat étincelant à l’intérieur duquel les murs sont tapissés de peintures colorées, conçues par des enfants.

Les couleurs se révèlent, en stimulant les points qui passent à travers l’être, favorisent la santé, mais c’est subtil, c’est vrai.

Qui peut croire que la vue nous relie à la vie ?

Peu importe après tout, la vue de ces tableaux réveille une émotion qui vibre et court partout, comme le bout d’un pinceau : des jets, des taches, des mots, des monceaux colorés stimulent les deux cerveaux quoi que l’on puisse en dire. Les jeunes se sont calmés, et leurs appréhensions se sont évaporées à la vue des couleurs qui parsèment ces murs.

Il rentrent dans une salle qui paraît plus petite où ils trouvent les Soleils attablés tous ensemble autour d’un arrondi qui dénote l’infini de leur état d’esprit.

Fini les angles aigus auxquels l’esprit se heurte sans trouver de répit.

L’énergie coule sans fin, elle n’est plus arrêtée par une foule d’angles droits.     

Les jeunes sont fascinés par ce lieu harmonieux.

Le regard des Soleils les invite à entrer, à s’asseoir parmi eux. Les jeunes marchent, hésitant, vers l’immense table ronde où les Soleils se taisent, mais les soutiennent vraiment d’un regard généreux.

Céleste fait un clin d’œil à sa jeune protégée qui n’ose pas avancer, pour la détendre un peu. 

Un long silence survient. Ils s’installent finalement avec les Soleils souriants qui les invitent à s’exprimer après leur avoir proposé à boire et à manger.

Les jeunes se lancent l’un après l’autre. Ils racontent tout dans les détails, décortiquant les événements, leur ressenti à chaque instant, car l’émotion ne nous ment pas. Elle nous dit toujours qui nous sommes, et ce que nous croyons ou pas.

Cela dure toute la journée, avec une pause au déjeuner.

Les délégués écoutent d’un air intéressé.

Les jeunes s’animent soudain, ils disent leurs peines, leurs doutes, et leur libération.

Ils disent ce qu’ils étaient, ce qu’ils sont devenus.

Les délégués ressentent alors la plus petite émotion décrite pour chaque situation, et tremblent à l’unisson.

Quand les jeunes ont tout dit, décrivant leur parcours jusqu’à l’arbre de vie, avant de revenir ici, le silence tombe, pesant.

Ils regardent les Soleils, qui sourient tendrement, puis vont débattrent longtemps à l’aide de la pensée.

 

Olivia est gênée, ses mains se font plus moites.

Elle fixe son aimé, sollicitant son aide, mais les yeux bleus perçants reflètent son anxiété.

Ils tremblent de concert dans le silence mordant, conscients que ce débat déterminera leur vie.

Le soleil est tombé quand les Soleils finissent leur débat de pensées.

Les délégués se lèvent les uns après les autres. Ils  s’approchent, mystérieux, mais leurs yeux pétillants, révèlent leur vraie pensée.

L’ambiance s’allège soudain, quand l’un d’eux parle enfin:

- Vous êtes les nouveaux guides que nous attendions. Il n’y a plus de question. Vous portez les réponses avec vous aujourd’hui. Celles qui étaient écrits dans les textes latins : Revoyez le début, ainsi sera la fin ; Le jour où vous serez nus comme des enfants nouveaux-nés qui marchent sur leurs vêtements alors vous verrez le fils du vivant. Pour vous il n’y aura plus de crainte. Telles sont les prédictions dont vous êtes les garants. Il n’y a plus qu’à vous suivre jusqu’à l’arbre de vie, et à nous dévêtir de nos peurs aujourd’hui. Nous marcherons ensemble, avec la nature, car elle nous constitue ; elle est tout le passé que nous avions perdu en nous battant contre elle. Mais maintenant, c’est fini. Nous marcherons avec elle, nous serons des miracles pour faire de cet oracle le début de nos vies. Marchons et délaissons nos peaux mortes d’hier, et devenons des anges. Déplaçons les montagnes, et traversons les lacs en glissant sur les flots comme sur des skis nautiques.

- Oui ! Soyons des miracles. Faisons l’apocalypse comme nous l’avons rêvé. Il n’y a plus d’Homme sur terre, mais où sont-ils passés ? Ils sont redevenus les anges qu’ils étaient, et avaient oublié. Une page va se tourner ! 

Et ils rient tous ensemble, ils se serrent dans leurs bras, se souhaitant longue vie.      

Et bien, croyez-le si vous voulez, mais une foule immense s’est rassemblée dehors.

Le souffle coupé, les Hommes et les animaux attendent le compte-rendu.

Le vent tend les feuillages, il effrite les ramures, et la terre se fissure à force d’espérer.

Tous les Hommes sont poussés à regarder le ciel sans comprendre pourquoi. Les animaux sont pris dans une forme d’agonie.

Quand la réponse surgit :

*Nous allons tous partir vers cet arbre de vie 

Un éclat d’allégresse s’abat comme la foudre.

Et la foule se disperse, elle s’étend avec bruit comme la houle d’un tsunami. 

 

 

CHAPITRE 31 

La nuit des temps

 

Vous ne le croyez pas, pourtant c’est bien dommage, car c’est l’avenir qui danse sur ces pages fébriles.

Je l’ai pêché pour vous. Pour vous encourager à vivre vos destins, glorieux ou laborieux, selon votre façon de les envisager.

Olivia est l’auteur de cette prédiction.

Elle désire assouplir les traits de l’avenir qui siègent dans votre esprit, en vous le racontant comme une simple histoire, une fable, un conte, que sais-je ? Car elle l’a vu pour vous.

Si vous doutez toujours, permettez vous une fois de voir votre pensée devenir réalité. 

Comme la lampe d’Aladin, elle permet d’accomplir, non pas seulement 3 vœux, mais bien une foule de vœux, un nombre illimité, comme dans le texte initial !

Esperanza c’est vous, mais dans quelques années.

Alors il faudra patienter.

 

Je les vois avancer, entrer dans ma lumière, s’effacer subitement.

Certains en cours de route, et d’autres, tout à la fin, conformément aux doutes et aux rêves de chacun.

Une fois connectés à moi, ils m’entendent et me parlent. Enchantés de me voir, longtemps avant leur mort, maintenant qu’ils ont compris que la mort est la vie, c’est du pareil au même, car c’est nous et c’est eux.

Si vous pleurez la mort, c’est moi que vous pleurez. Pourquoi ? Je vous le demande. J’en ignore la raison.

Ceux qui ne s’aiment pas, ne sont pas avec moi, et ne peuvent pas sentir l’amour extraordinaire que je porte à chacun.

 

Je suis seulement caché derrière ce voile épais que certains nomment le vrai.

Peu importe, après tout, je suis le paradis, je suis l’arbre de vie ! Et même, vivant ou mort, le corps importe peu quand nous sommes connectés, car la source est la même.

Alors n’oubliez pas que ma lumière est vôtre.

N’oubliez surtout pas : vous êtes une part de moi, et nous formons un tout.

Nous sommes tous en même temps aux quatre coins du monde, du ciel et de la terre.

Et ce pouvoir immense est le plus grand qui soit.

Vous êtes lui, vous êtes elle, vous êtes eux, vous êtes moi.

L’animal ou la plante, la pierre, l’ange ou le rêve.

Vous êtes ce qu’ils appellent : le royaume des cieux.

C’est vous.

Il siège en vous. 

Les prophètes vous l’ont dit, ils vous l’ont répété aux quatre coins du monde, et dans toutes vos cultures.

Alors rejoignez-nous.

 

Olivia trône enfin dans les bras de l’amour.

C’est normal, je suis lui.

Je suis cette émotion qui se retrouve partout !

Idéal, libre-arbitre ou la dichotomie.

Tous les contraires ensembles deviennent complémentaires, et forment ce que je suis.

Soyez vous ou les autres et vous serez le tout.

L’Homme deviendra son maître en écoutant ma voix, il sera l’univers !

 

Vous êtes vos libertés.

 

Ils s’effacent tour à tour, passant sur le chemin.

On peut les oublier, cachés dans ma lumière, et connectés enfin aux racines de la terre, au souffle de la vie, l’éclat pur, invisible, impalpable, insondable de mon arbre de vie. 

 

 

 

Table des matières

 

LIVRE I 

Les anges de nos vies

 

1ère partie 

 

CHAPITRE 1 : La liberté du sage
2 : Un nouveau monde
3 : Mélisse Atayo

4 : L’existence brumeuse

5 : La conseillère dramatique

6 : Quand Mélisse se fait cueillir

7 : Le congé suspendu

8 : Le centre d’enseignement

9 : Un cours avec lui…

10 : Une lueur dans la nuit

 

2ème partie :

 

CHAPITRE 11 : L’appel de la mousson

12 : La renaissance

13 : Un cyclope y perdrait son grec !

14 : Légère comme une plume

15 : L’autofooting surprend toujours au début

16 : Monsieur de Mirles, dans le cimetière des sourires

17 : La révolte des esprits

18 : Un soir de novembre

 

                                       3ème partie

 

CHAPITRE 19 : Le rendez-vous des Soleils

 

LIVRE II 

L’arbre de vie

 

CHAPITRE 20 : Je m’en souviens très bien

21 : Le coteau merveilleux

22 : Elim

23 : La grande envolée

24 : L’appel de la nature

25 : Le rassemblement

26 : Le départ

27 : La forêt de vie

28 : Nuit de festivité

29 : Au matin

30 : Les représentants de la nature

31 : La nuit des temps 

 

Tables des matières

Remerciements

Livres de références

 

 

 

Remerciements

 

Je tiens à remercier ceux qui sont toujours prêts à relire mes écrits, quels que soient le sujet et l’heure.

Tout d’abord ma mère, ma sœur Lise, Marie-Hélène, Solange, Mathilde C et grand-mère.

Remerciements particuliers à Marc S et Sylvie D : mes parents spirituels qui m’ont permis de m’offrir l’équivalent d’une seconde naissance à l’âge de 20 ans!

Georges M, Norma G et Christophe V, la confiance en soi, c’est bien aussi !

Merci à T.D.M.I, théâtre, danse, musique, image, à Marie Z, Lila V, Sylvie A et Pascal E, on ne se connaît jamais assez, et c’est toujours mieux de s’apprendre entre de bonnes mains.   

Merci au théâtre du Mouvement, Annie L, Claude D (paix à son âme), pour la connaissance et la maîtrise du corps, la base de tout !         

Remerciements à Carlos et Yvette pour m’avoir fait découvrir les bienfaits de l’Aloé véra.    

Zoé et Catherine F, Régis et Nathalie, Cécile A, Natacha L, Chloé R, Véronique et Lolita.

Un grand merci à Mr et Mme L pour m'avoir orienté vers cette déterminante : vie des maîtres !

Pour L’arbre de vie, je dis un grand merci à Eléa B, Olivia.

Donc merci à tes parents de t’avoir mise au monde !

Remerciement à Schubert, pour sa symphonie N®0. 9, andante con moto et scherzo allegro vivace, qui m’a accompagnée dans la traversée du désert pour L’arbre de vie, et merci aussi pour l’ensemble de son oeuvre.

 

Merci au centre social de Roussillon (38), et particulièrement au Fond d’Aide à Projet, et Brigitte P, mon ange gardien personnifié, qui ont permis l’édition d’un premier livre : La fille de bronze.

Je voudrais également remercier :

Ségo.L, Elsa.G, Renaud.H, Emilie.M, Sylvain Vigne, son groupe : les frères Zébulons, mérite vraiment un coup d’oreille, Rosita.L.D, Aurora D. F.D.G, Yann.H, Alexia.N, Julia.D.M, Gwendo.G, Jordi, Lauriane, Laurence : pour votre présence et votre participation aux lectures. Fabien.P : tu n’es plus, mais demeures dans mes meilleures pensées ; Mathilde M. 

 

Je voudrais aussi remercier mes proches et mes amis pour leur soutien permanent.


 

Références diverses 

 

Le pouvoir bénéfique des mains, Barbara Ann Brennan, Tchou, 1987.

 

Sagesse taoïste, de Lao-Tzeu, Li Tzeu et Tchoang Tzeu. Bibliothèque de la sagesse, paris, d’après les éditions : Librairie d’Amérique et d’Orient, 1987 ; Cathasia, Paris, 1950 ; Librairie Orientaliste Paul Geuthner, Paris, 1939.

 

Le chant de l’univers, Tchouang Tzeu, illustré par Tsai Chih, Chung. Carthame éditions, 1993.

 

Les sept plumes de l’aigle, Henri Gougaud, Editions du seuil, 27, rue Jacob, Paris VIème, 1995. 

 

La prophétie des Andes, James Redfield, Warner Book, New York.

Le secret de Shambhala, James Redfield. 

 

L’esprit du judo, entretiens avec mon maître, de J.L. Jazarin, les éditions du pavillon, Paris, 1968.

 

Le fils du dauphin, Jean-Lucien Jacquemet, le Souffle d’Or, 1998.  

 

Message des Hommes vrais au monde mutant, une initiation chez les aborigènes, de Marlo Morgan, aventure secrète, éditions J’ai lu 84, rue de Grenelle 75 007 Paris, 1997.

 

La Baghavad Gita telle qu’elle est, sa divine grace A.C Bhaktivedanta Swami Prabhupada. Editions Bhaktivedanta, Luçay-le-mâle 36 600, Valençay, 1981.

 

Conversations avec Dieu tomes 1, 2 et 3, de Neale Donald Walsch, Ariane Editions Inc, 1999.

 

Dialogues avec l’ange, édition intégrale, Gitta Mallasz, Editions Aubier 1990.  

 

Quand la réincarnation devient une certitude scientifique, de Frank Hatem. Editions Ganymède 1985.

Editions Ganymède, boîte postale n°6, 93 330 Neuilly-sur-Marne France.

 

Anthologie du soufisme, Eva de Vitray-Meyerovitch, Spiritualités vivantes, Albin Michel, S.A, 1995, 22, rue Huyghens, 75 014 Paris.

 

L’évangile de Thomas, traduit et commenté par Jean-Yves Leloup. Spiritualité vivante, reproduction et impression Bussière, Editions Albin Michel, mai 2005, 22 rue Huyghens, 75 014 Paris.

 

L’enfant, de Maria Montessori. Desclée de Brouwer, 1936. 10 rue Mercoeur, 75011 Paris.  

 

La vie des maîtres, de Baird T. Spalding

 

Les magnifiques bandes dessinées qui ont bercé ma jeunesse :

Derib avec tous ses volumes deYakari, Buddy Longway, celui qui est né deux fois. 

En particulier les 2 Yakari : Le bison blanc et Le secret de petit-tonnerre.

 

Le dessin animé les mystérieuses cités d’or par Jean Chalopin, Bernard Deyriès et Edouard David. 1981 Saban records.

Princesse Mononoké de Hayao Miyazaki. 1997 studios Chibli.

Le film La belle verte de Coline Serreau.

 

Forever living products: Aloe Vera.

C.STEVENS, Ruelle 07 320 Devesset.

Email : aloevera@ifrance.com

Tel : 04.75.30.09.61                         

Ou Y.GOURINA : tel : 04.74.28.97.22

          

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :