Bambou se réveille la première. Elle admire Robinson, couché sur le côté, le visage empreint de sérénité, de l’air tranquille du juste. Elle l’envie de paraître toujours si sûr de lui, mais elle aime également ses moments de faiblesse et de doute quand elle peut l’épauler, l’aider. Elle se réjouit aussi d’être sa confidente, son amie, sa parente, mais surtout, son âme-sœur. Oui, elle a cet honneur, c’est elle et personne d’autre ! Elle a la chance d’être, comme il dit si bien, à la meilleure place dans son cœur, la première, la plus importante. Elle a ce privilège quand on connaît le bonhomme : si fort, intelligent, sociable et respectueux du libre arbitre de chacun. Il a cette incroyable capacité à être indépendant, mais aussi, généreux, dévoué, bref, elle ne se lasse pas de le louer. Elle fait tout pour lui ressembler, pour avoir son courage, son art dans les combats pour aider les plus faibles, toujours, faire régner la justice. En un mot, elle l’aime. Alors c’est cela l’amour ? Elle se lève, le regarde encore, souriante, sort sur la pointe des pieds. Elle aime ce genre de matinée quand la nature s’anime, que les fleurs ont éclos à l’orée du printemps. Elle aime marcher pieds nus, cela lui rappelle ses meilleurs souvenirs d’enfance, chez elle, à Potedeia, ce village animé et tranquille à la fois. Elle aime se le remémorer en avançant dans le jardin, caché derrière l’auberge. Dissimulée par les fourrés, elle épie joyeusement des dangers invisibles. Elle se laisse lentement glisser sur l’herbe avec un soupir amusé. Elle est sauvée, là, à l’abri, rien ne peut lui arriver. En même temps, son âme de guerrière lui souffle de rester aux aguets, à l’écoute des bruits qui l’entourent, du moindre pas suspect, du moindre bruissement trop douteux, mais elle aime cet état d’éveil à moitié relâché. Plongée entre deux feux, elle se fait l’inventaire de ce qu’elle ne veut plus quitter, de ce qu’elle aime le plus au monde, Robinson à la première place. Et c’est dans cet état que son inspiration est la plus aiguisée.

Elle se dit un poème.

Le pinson amoureux

Perché, fier et rebelle, il étale ses ailes du haut d’un socle en bois.

Au ciel, les lumières clignotantes le guident dans la nuit.

Le ciel le porte, joyeux, sur ses nuages laiteux.

Le pinson généreux s’envole dans les cieux, balançant ses doux feux, ses couleurs éphémères, transformés par l’hiver en duvet chatouilleux.

Il s’agit de survivre et de se résigner dans le froid et le givre, des collines glacées.

Il s’approche des maisons, des piquets, des portails, des cours et des entrées.

Puis s’envole timidement, aveuglé par les vitres, transcendant l’éclat du soleil, mortelles quand une grive vient y briser ses ailes.

Curieux, mais décidé, l’oiseau risque sa vie : la mésange ou la pie, tous les oiseaux, soumis aux lois de la survie, semblables à la fauvette.

Sauvés à la sauvette quand un bruit percutant, imprévu et vibrant les repousse au lointain.

Le pinson généreux chante sous les fenêtres, se posant sur les têtes des piquets duveteux recouverts par la neige.

Quand le silence explose, l’oiseau quémande du beurre ou une autre saveur pour réchauffer son corps engourdi par le froid.

Et il revient toujours, chantant sous les fenêtres, ne les regardant pas.

Il s’éloigne soudain, en entendant des pas, une respiration, un souffle à l’horizon.

Le pinson est grisé, transcendé par l’amour, son chant, toujours feutré, gai et léger, s’écoule, sans larme, toute allégresse, tout amoureux qu’il est.

Amoureux des fruits de la vie ; il s’éteint le premier, privé de ses saveurs, des couleurs, des envies auxquelles aspire son cœur.

Il encourage le monde par sa paix et ses chants.

Le pinson nous ravit, à jamais invisible.

Ainsi l’amour aveugle, attire, subjugue notre inconscient.

Le pinson, au printemps, est pareil à l’amour, il se laisse deviner, et nous laisse nous en délecter.

Il nous le rend toujours, aussi, généreusement.

- C’est pas mal, Souffle doucement Robinson pour ne pas l’effrayer.

Il ne faut pas se leurrer, elle l’avait senti arriver, comme elle ressent toujours ses douleurs et ses joies, car leurs âmes sont liées.

Elle lui sourit malicieusement quand il s’allonge à ses côtés.

- Je n’ai pas tout compris, Souffle-t-il encore, désolé.

- C’est la magie de la poésie, Dit-elle en se tournant vers lui, Elle s’adresse à notre inconscient, donc inutile de tout capter.

- Me voilà rassuré, répond-il en prenant sa main, J’avais peur de ne pas respecter ton art en ne percevant pas toutes ses subtilités.

Elle serre l’étreinte de sa main dans la sienne, et annonce, le souffle court.

- Si une personne le respecte, c’est bien toi.

Ils se prennent dans les bras, et restent là, longtemps coupés du monde.

- Je t’aime.

- Je t’aime aussi.

Robinson reste un moment attendri par la jolie fossette, plus marquée près du nez de Bambou quand elle sourit amoureusement.

Il serre quelque chose dans sa main.

- Il faut y aller ! Lance-t-il d’un ton énigmatique, et Bambou hoche la tête.

Ils vont voir l’aubergiste pour la régler.

La déesse de l’amour, Aphrodite se matérialise soudain devant eux dans sa robe préférée, transparente, rose bonbon.

- Salut les filles !!! Je viens rapporter ça à Gab…

- Chut!! L’interrompt Robinson, Tu lui rendras plus tard.

- Mais c’est lourd ces choses-là !!!

- Ces choses-là ce sont des saïs*, ma grande, Intervient Bambou.

Aphrodite détaille alors Robinson en fronçant les sourcils.

- Xéna, à quoi tu joues ??!

- Aphrodite ! Grogne-t-il entre ses dents, Pas si fort, on pourrait t’entendre !!!

- Trop tard ! Constate Bambou, voyant deux hommes au visage basané et à la coiffure hirsute, s’approcher, l’air curieux et sadique.

- Xéna ? J’ai bien entendu ? Dit l’un d’eux plein d’espoir.

- Non, Robinson !! Déclame Bambou, le désignant fièrement, Il faut se déboucher les oreilles !!! Ajoute-t-elle, en mimant ces mots.

Robinson prend sur lui quand Aphrodite enfonce le clou.

- Ça me ralentit dans mes déplacements et tu sais que je n’aime pas les armes ! Allez Xéna, arrête cette comédie, tu veux ?!!

- Et si je ne voulais pas ! Ronchonne-t-elle finalement, faisant signe de l’étrangler.

Bambou les regarde en baissant les bras.

- Eh les gars, c’est Xéna !!! Hurle le plus costaud, rameutant une foule de brutes, Il paraît qu’elle a le collier de Brisingar ! Vite, il faut l’attraper !!!

Un troupeau se précipite alors sur Xéna qui les envoie valser plus loin, les uns après les autres par des coups bien placés.

Bambou l’aide de son mieux avec son bâton de pèlerin.

- Donc toi, tu es Gabrielle ! Devine l’un des hommes, cherchant à la frapper en vain, car elle esquive ses coups avec agilité.

- Si tu le dis ! Ironise-t-elle avant de le déséquilibrer d’un coup de bâton dans les jambes.

- Allez donc jouer plus loin, les filles !! S’exclame Aphrodite avec détachement, Vous me brouillez les pensées !

Xéna arrive à sa hauteur en deux sauts périlleux, parés de cris stridents :

- Je te rappelle que c’est à cause de toi tout ça !! Lui siffle-t-elle à l’oreille.

- À plus tard, Aphrodite !! Hurle Bambou ou Gabrielle, comme vous voulez.

- À bientôt !! Répond la déesse, Sans rancune, ma chérie ??!! Demande-t-elle à Xéna.

- Sans rancune !! Sans rancune !! Grogne cette dernière, avant d’attirer tout le monde dehors par une suite extraordinaire de sauts périlleux, accompagnés de leurs inséparables cris stridents.

Les filles enfourchent leurs chevaux en catastrophe, et détalent sans demander leur reste !

Elles arrivent à l’orée d’une clairière, et descendent de cheval, voyant le danger écarté pour l’instant.

- Xéna, qu’allons-nous faire ? Nous n’allons tout de même pas les fuir éternellement ?

- Tu penses bien que je réfléchis… Mais regarde là-bas, on dirait Sleipnir, le cheval d’Odin.

- Je crois que tu as raison. Et ce ne sont pas ses corbeaux sur cet arbre ?

Le troupeau de brutes s’annonce au lointain, aussi bruyant que révolté.

- C’est un signe, Gabrielle ! Monte ! Lance Xéna, en sautant sur Sleipnir, Regarde, j’ai raison, il t’attend !

Sa compagne la rejoint, et le cheval fringant décolle pour Asgard en quelques enjambées. Elles s’accrochent en chemin tant il défie la vitesse de l’éclair.

Sur Asgard, le cheval, à peine essoufflé, les pose devant le Walhalla où Frigga les rejoint, affolée.

- Venez vite !! C’est Loki, certains disent qu’il a fait une flèche avec du gui, et qu’il veut pousser le frère aveugle de Balder à le tuer avec !!! Venez !!

Tous les Ases du Royaume sont là et se réjouissent de l’événement à venir.

Balder est la cible idéale pour leurs divertissements. Étant invulnérable rien ne peut le blesser. Alors, chacun leur tour, ils s’amusent à lancer sur lui toutes sortes de projectiles, qui changent de trajectoire à la dernière seconde. Ils acclament le frère aveugle de Balder qui bande son arc avec la flèche de gui. Loki, à ses côtés, veille à ce qu’il ne rate pas sa cible.

Xéna se précipite pour intercepter la flèche au vol comme elle sait si bien le faire, mais comme la distance est trop longue, elle décide de lancer plutôt son chakram dessus pour la couper. À sa grande stupéfaction, un oiseau de proie s’empare de la flèche avec une vitesse prodigieuse, et va percer le cœur du prince avec.

Xéna saisit son fouet, et immobilise l’oiseau qui n’est autre que Loki.

Pendant ce temps, Gabrielle s’occupe de Balder, agonisant au sol.

- Gabrielle… Gabrielle… Articule-t-il difficilement, Raconte-moi une histoire… Qui fini bien.

Elle pleure à chaudes larmes en caressant ses cheveux.

Quand tous les dieux d’Asgard réalisent la situation, ils pleurent sur sa dépouille.

Leur dieu de l’amour est mort et les pommes d’or d’Idunn ne pourront pas le sauver cette fois.

Le Royaume est en deuil. Seul Loki jubile, dans une cage, surveillé par Xéna. La femme de Loki, Sygin, est assise à côté, l'air grave.

Frigga s’en veut cruellement d’avoir révélé à Loki que le gui n’avait pas promit d'épargner Balder :

- Ce n’est pas de ta faute, Lui souffle Gabrielle, Ce n’est pas de ta faute s’il était déguisé en vieille femme ! Personne n'aurais pu le reconnaître !

Frigga tombe en larmes dans les bras de Nanna, la déesse de la joie et la femme de Balder.

Pendant ce temps, Odin fulmine dans son palais.

Il fait réunir les Walkyries et les dieux du Royaume dans la grande salle du Walhalla.

- Il faut que quelqu’un descende aux Enfers, Somme-t-il quand tout le monde est là, Pour demander à Hel comment ressusciter Balder.

Personne ne se dévoue, alors Odin désigne son fils, Hermod, dieu messager.

Ce dernier, hoche la tête, sort du palais, et enfourche Sleipnir qui le conduit à Hel.

Le verdict tombe à son retour : pour que le prince ressuscite, tout le monde, dans les neuf Royaumes, devra pleurer sa mort.

Et tout le monde la pleure, sauf Loki. Il le déteste tellement qu’il n’est pas disposé à cela.

Dans sa cage, il reprend forme humaine, et sourit avec fiel.

- Tu vois, même enfermé ici, je peux encore lui nuire !

- J’étais comme ça avant, Dit simplement Xéna, aiguisant son épée, Je débordais de haine. J’en voulais à celui qui avait attaqué ma famille. En cherchant à me venger, je me suis mise à lui ressembler. Je détestais le monde entier.

- Laisse tomber, je vois où tu veux en venir, mais ça ne prendra pas !

- Non, tu ne vois rien, Constate-t-elle, levant les yeux sur lui, Tu es trop aveuglé. Tu n’es pas différent de moi à cette époque, pas différent des ennemis que j’ai rencontrés. Mais tu vois, j’ai changé, Elle se tourne vers Gabrielle, assise à côté d’elle, et enchaine, J’ai rencontré l’amour et j’ai compris que cette haine ne servait à rien, sinon à me ronger, à me perdre, à tuer mon essence peu à peu.

Ses yeux bleus croisent alors ceux de sa compagne. Elles se sourient avec complicité et un brin de malice.

- Oui, l’amour m’a sauvée, je n’ai eu qu’à le suivre et à l’écouter. Il m’a éclairée, m’a guidée sur la voie de la tolérance et du respect. L’amour vrai peut revêtir, comme toi, n’importe quelle apparence. Mais quand on croise sa route, crois-moi, il efface toute la haine, ressentie jusque-là.

Elle se lève à ces mots, faisant signe à Gabrielle de la remplacer pour le surveiller. Et son amie approuve avant de prendre sa place.

Xéna revient plus tard avec une étrange lueur dans les yeux, qui fait penser à Gabrielle qu’elle mijote quelque chose.

- Tu es le mal aimé, Annonce soudain Xéna, Alors pour te venger, tu t’en prends à l’amour. Ils te remercieraient, t’aimeraient et t’aduleraient si tu sauvais sa vie ! Ils te porteraient aux nues pour avoir libéré ton cœur meurtri et montré de la compassion… Mais toi, tu ne peux pas le croire, car il est plus facile d’être haï que d’ouvrir son cœur. Etrange situation où il est plus facile de voguer à contre-courant de ce que l’on souhaite vraiment.

Le soleil se couche au lointain, faisant rougir le fleuve devant lequel les Ases sont réunis. Xéna et Gabrielle ont trouvé un moyen de transporter la cage avec Loki pour qu’il assiste à la crémation de Balder sur son drakkar, Ringhorn.

Gabrielle ne doute plus que Xéna à un plan. Les filles restent à côté de la cage, pendant que les Ases préparent l’embarcation.

Ils placent dessus tous les objets du prince y compris son cheval, sellé et bridé, et son corps, revêtu d’un habit cramoisi pour les faire brûler.

La femme de Balder, Nanna, peine à tenir debout, accrochée au bras de Frigga.

Quand le cheval du prince est sur le point d’être sacrifié pour honorer son maître, quand Nanna est sur le point de mourir de chagrin, et le drakkar, brûlé, Xéna lance à Loki :

- Pleure ! Ramène-le à la vie ! Pleure de chagrin pour lui !

Loki tourne dans sa cage, il tempête, rage et râle, résiste tant qu’il peut, mais c’est juste pour un temps. Après avoir déversé toute sa bile, après avoir juré à quel point il déteste le prince, il change vite, se ramasse sur lui-même, et à la grande surprise de ceux qui peuvent le voir, pleure. Son corps tremble, sa tête lui paraît lourde.

Thor, l’un des fils d’Odin, s’approche de l’embarcation, et la bénit à l’aide de son arme préférée. Un frisson d’émoi parcourt alors l’assemblée.

Odin monte sur le Drakkar avec solennité, il s’agenouille devant son fils et lui souffle à l’oreille comme s’il pouvait être entendu :

- Espoir et renaissance.

Il retire lentement l’anneau de Nibelungen de son doigt, puis le glisse à celui du prince.

Le vent fait danser les mèches blondes de Balder. À côté, le cheval hennit, le bateau émet un craquement.

Odin ne remarque pas tout de suite que son fils a ouvert les yeux, mais quand Balder tourne la tête vers lui, et répète doucement.

- Espoir et renaissance, Le doute n’est plus possible.

Le soleil s’est couché, mais le prince revit.

D’abord, c’est la stupéfaction. Le choc est si violent, que Nanna s’évanouit. Tout le monde croit au mirage, mais non, c’est bien l’ombre de Balder, de leur prince adoré, dressée sur le drakkar !

Les Ases se poussent du coude, se demandant s’ils rêvent.

C’est alors que Xéna, porte une main à son cou, et dévoile lentement le collier de Freyja, caché sous son habit.

- Je l’avais pourtant dit, rien ne résiste à l’amour ! Lance-t-elle avec entrain.

- Je le savais !! S’exclame Gabrielle.

Freyja s’approche. C’est une grande et magnifique jeune femme, au front paré de la couronne en or Asgardienne. Elle est blonde aux yeux bleus, vêtue d’un manteau de plumes de faucon, qui lui permet de s’envoler au besoin, et d’une tunique blanche.

Elle vient, et récupère son bien.

Xéna lui dit.

- Merci !

- Merci à toi, Xéna ! Répond-elle d’une voix douce, C’est la plus belle utilisation qui a été faite de mon collier jusqu’à maintenant, je trouve !

- Et dire qu’elle a dû, BIP !, avec une bande de nains pour qu’ils acceptent de le lui forger !!! Annonce Loki avec dédain.

- Quel grossier personnage !! Réprimande Gabrielle, Je te rappelle que c’est un programme tout public ici !!!

Freyja sourit avec malice, puis salue les deux filles.

- À bientôt !

- Au-revoir !

- Viens Gabrielle, allons saluer le prince avant de nous en aller.

Elles vont alors trouver Balder qui les serre dans ses bras.

- Merci ! Merci encore ! Souffle-t-il, ému.

- De rien, prince de l’amour ! Lui répond Gabrielle.

- S’il te plaît, ne sois pas trop dur avec Loki, Dit Xéna à Balder, Il doit juste réapprendre à aimer. Il n’a pas encore de repère assez fort avec ce sentiment.

- Je le lui apprendrai, Xéna, promis.

Des feux d’artifice éclatent alors, au-dessus du drakkar et dans tous les coins du royaume pour fêter le retour du prince, pendant que nos héroïnes, ravies, se dirigent vers Bifrost pour redescendre sur terre.

Epilogue :

Après une bonne nuit de sommeil, Xéna et Gabrielle s’avancent dans le lever du jour.

- D’habitude, nous partons dans le couchant, Xéna.

- Oui, c’est vrai. Comme quoi, c’est le début d’une nouvelle ère.

- Qu’allons-nous pouvoir faire, après avoir protégé l’innocence, libéré la conscience et ressuscité l’amour ?

- L’avenir nous le dira.

Seule l’ombre des deux héroïnes est visible dans l’éclat du soleil levant.

- En tout cas, Lance Xéna au bout d’un moment, Je ne suis pas fâchée d’avoir quitté ce déguisement ! Tout le monde semblait me prendre pour Robinson Crusoé !

- Oui, et moi, dans le monde futuriste, qu’est-ce qu’ils disaient déjà ? Ils me demandaient si je n’étais pas la femme de ce chanteur Gaulois, Gainsbar ou Gainsvillage ou quelque chose comme ça ! J’ai remarqué que tu ne t’es pas forcée à boire, Xéna.

- Mais non, tu sais bien que ce n’était pas moi. C’était pour enrichir mon personnage !

- Je le sais. Je sais, mais quand même…

Leurs ombres disparaissent et leurs voix s’évanouissent.

Voilà l’histoire de deux guerrières, Lance Gabrielle, Deux héroïnes au service de l’amour, de la paix et de la liberté.

Et elle conclut ainsi :

- Le monde a besoin de héros pour protéger les faibles, victimes d’intolérances. Le monde a plus que jamais besoin de héros pour protéger ceux qui savent écouter de ceux qui pensent savoir, sans écouter les autres. Pour protéger ceux qui souffrent trop pour pouvoir l’exprimer.

La foule applaudit son histoire, acclame sa prestation, et l’invite à manger avec elle.

Ainsi s’achève l’histoire de Gabrielle, cette barde et guerrière passionnée qui défendait les faibles auprès de son inséparable amie, Xéna quand elle vivait encore. Aujourd’hui, elle raconte leur histoire, leurs aventures ensemble comme si c’était hier.

Les enfants me regardent, ravis.

- C’est tout ? Demande Louise, déçue.

- Oui, c’est tout.

- Il faudrait inventer une suite. Décrire un nouveau voyage, mais cette fois, avec des enfants.

- Des enfants, comme héros pour sauver le monde ?? Louise approuve.

- Oui, C’est ça, une fillette et son petit frère ! Lance-t-elle en les désignant tous les deux.

Je ris quand je vois où elle veut en venir.

- Je vais réfléchir…

* saï => arme asiatique en forme de trident, qui ne tranche pas, mais permet de piquer. (généralement par deux) Il dérive sans doute d'un outil agricole tel qu'une pique à fruits, et servait aux paysans d'Okinawa contre les samouraïs, armés de sabre.