Dans le verger, le sécateur en main

Je me déconnecte soudain

Ils m'ont appris à aller vite

Je m'empresse de prendre le temps

De sentir chaque once de vie

Glisser dans mes veines lentement

Le système est un loup, avide et carnassier

Dont le seul but est de tous nous connecter

Au contrôle, à la peur, la sourde obéissance

De celui, qui jamais, n'a le temps de penser

Se poser, réfléchir, en un mot, exister

Aveugle connaissance, c'est la seule

Qu'ils cherchent à nous imposer

Qui sont-ils ?

ça viendra en son temps

Qui sont-ils ?

Pour l'instant, seul compte de prendre le temps

Le mental est un singe, avide de parler

Ne le rejetons pas, faisons-en un allier

Il nous respectera, si nous l'y invitons

"Je me vide de tout, c'est aussi pour ton bien"

Il se tait, et écoute, le silence avec moi

Il se tait, et soutient, l'acte que je souhaite mener

Profitant des vacances, tant et tant attendues

Pour me déprogrammer

Les pieds nus sur la terre

Je recharge les batteries

Tête vide dans les nuages

Je libère tous mes rêves

Me connecte à la source qui m'avait tant manquée

La source des aspirés, des inspirations, inspirées

Je suis déconnectée, la tête vide, le corps gonflé

De l'envie de prendre le temps, de vivre abondamment

Chaque seconde, chaque once de vie

Non pas comme la dernière

Encore une pensée, un rêve, inculqué par le loup système

Mais plutôt, pour le savourer, sachant que de toutes façons

Je dispose de l'éternité.

Vieure, lundi 20 juillet 2015